Toujours éconduit, et jamais découragé, voilà le prétendu, plus entreprenant à chaque fois pour priver un père de Son Isménie ...
Solide paysan, Maman Sabouleux vit confortablement dans le déni du réel : nourrice, il éduque ses pensionnaires en valets de ferme ; un jour, les parents bourgeois cognent à la porte...
Le retour insistant, mais sous une forme déplacée, condensée, incongrue, d'une réalité qu'on ne veut pas voir, voilà le cauchemar.
Il n'a peut-être manqué, à Eugène Labiche, ce témoin de son temps, que de venir un peu plus tard, et d'avoir connu des catastrophes sociales plus imprescriptibles encore que Juin 1848 ou Mai 1871, pour être sacré pataphysicien, car, dans ses vaudevilles-cauchemars, une cascade ou un clocher mérovingien à visiter, un bouquet de résédas ou quelque autre incroyable invention de théâtre, font pressentir "la science des solutions imaginaires". Au nom de quoi on évitera de creuser le soupçon que les produits de cet aimable et trop modeste entrepreneur de spectacles ont pu contribuer à faire oublier à la bourgeoisie des triomphes historiques honteux, de même qu'on pardonnera au bourgeois à gidouille quelques mots atroces qui n'étaient pas, ceux-là, mots de théâtre.
Daniel Tesson
Ce travail artistique hors-cadre, avec des comédiens amateurs, est une composante essentielle de notre activité. Plusieurs comédiens de cette troupe ont collaboré en 2007 à « L'Encercleur » de Lydie Parisse et la saison dernière à « L'Oiseau bleu » de Maurice Maeterlinck et au « Professeur Froeppel » d'après Jean Tardieu (Théâtre de la Vignette).
Yves Gourmelon