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Conception Yves Gourmelon Co-production
CrÉation : ThÉÂtre des Trois Pilat (84000 Avignon) du 7 au 17 juillet 2006.
photos : Christian Roger |
C'est un voyage, une oasis au milieu du tumulte tapageur, un enseignement aussi d'aimer ce que nous pouvons toucher. C'est la méditation tranquille d'un simple employé de commerce dont le regard fait du moindre évènement une expérience riche, poétique, haute en couleur comme le jaune éclatant des bananes. Le texte est magnifique porté par les deux comédiens avec douceur et tranquillité. Cette première "mise en voix", de morceaux choisis de l'oeuvre de Pessoa, laisse bien augurer de la version définitive qui sera donnée en Janvier 2007 au Théâtre du Hangar à Montpellier.
Claude Kraif Avignon 2006
Revue-spectacle.com
Ce projet fait suite à l'expérience commencée l'an dernier avec la présentation de « Premier Amour » de Samuel Beckett.
Le Théâtre du Hangar ayant souhaité prolonger ce partenariat par une nouvelle création touchant toujours le domaine de la poésie et du songe. Yves Gourmelon avait déjà abordé l'œuvre de Fernando Pessoa, ayant joué il y a quinze ans Ode maritime du même auteur.
Une première étape du travail faira l'objet d'une série de représentations pendant le festival d'Avignon du 7 au 17 juillet à 14h aux Trois Pilats. Il sera repris ensuite au théâtre du Hangar à Montpellier du 9 au 21 janvier 2007.
Je suis parvenu subitement aujourd'hui, à une impression absurde et juste. Je me suis rendu compte, en un éclair, que je ne suis personne… Je suis les faubourgs d'une ville qui n'existe pas, le commentaire prolixe d'un livre que nul n'a jamais écrit. Je ne suis personne, personne. Je suis le personnage d'un roman qui reste à écrire, et je flotte, aérien (...)
Fernando Pessoa
L'«intranquillité », qui est le fil conducteur de son Livre , c'est cette « fermentation » mentale que provoque le « pourrissement » du temps vécu…. C'est l'impossibilité de trouver le repos, la paix de l'âme, le confort intellectuel ou spirituel ; l'impossibilité de s'ancrer à soi et au monde, de trouver un lieu et une formule, d'accorder son propre rythme au rythme des jours. Le modèle d'une telle expérience, c'est l'insomnie : comme Antonio Tabucchi l'a bien vu, l'œuvre de Soarès (Pessoa) est une sorte de livre de l'insomnie. Il y a, tout au long des centaines de pages, comme une paresseuse impatience, une torpeur fébrile. On pourrait s'attendre à ce que cette sécheresse d'âme s'exprime en un style également sec ; mais non : le livre n'est pas un carnet de notes, un décalque de tous les jours mal vécus ; c'est un barrage contre le vain écoulement du temps. Cette prose somptueuse, c'est la vie transfigurée, étoffée, enrichie et, d'une certaine manière, sauvée.
Dans un poème de 1932, Pessoa écrit : « Je suis une anthologie. » Imaginons que dans les années 1910-1920 Valéry, Cocteau, Cendrars, Apollinaire et Larbaud aient été un seul et même homme, caché sous plusieurs « masques » : on aura une idée de l'aventure vécue à la même époque au Portugal par celui qui a écrit à lui tout seul les œuvres d'au moins cinq «écrivains de génie (…)
Robert Bréchon.
Le Livre de L'intranquillité de Fernando Pessoa est un work in progress , peut-être jamais tout a fait écrit, jamais en tout cas terminé, plusieurs figures hantent comme des absents fébriles les pages définitivement perdues de ce carnet de voyage immobile, l'employé de bureau chroniqueur des petits rien, le promeneur spectateur et rêveur, l'amoureux inéxistant…et d'autres plus littéraires ou intellectuels. On a voulu, dans le choix des textes (on ne peut pas mettre en scène le livre dans sa totalité) suivre deux d'entre eux à la trace, à l'écoute de la petite musique intime de l'oeuvre, de ce refrain entêtant et mystérieux sans cesse repris au fil des pages.
Cette personne qui s'absente dans le personnage de Soares, et ce personnage qui n'est jamais personne, mais toujours multiple, nous allons tenter des les faire incarner par deux comédiens. Dans une forme théâtrale comme un work in progress , sans cesse à reprendre.
Yves Gourmelon
Sur le création au Théâtre du Hangar, cliquer ici >>>>>
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