PROGRAMMATION THEATRE PIERRE TABARD - lakanal

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Diptyque
Deux pieces en alternance

Le Malentendu

D'Albert Camus
Mise en scène : Yves Gourmelon et Lydie Parisse
Avec Claire Engel, Yves Gourmelon, Pierre-Jean Peters

Cie Théâtre au Présent
Coproduction Cie Théâtre Hirsute

 

Du 4 au 29 mars 09
au Theatre Pierre Tabard-Lakanal
mardi à 20h45 /mercredi et samedi à 19h/ dimanche à 17h
attention: jeudi 5 mars à 19h

Realitarium

De Lydie Parisse
Mise en scène: Lydie Parisse
et
Yves Gourmelon
Avec Nicolas Ehrsam, Claire Engel, Yves Gourmelon, Lydie Parisse, Pierre-Jean Peters

Coproduction Cie Théâtre Hirsute et Théâtre au Présent

Univers sonore Emmanuel Valeur
Vidéo Guillaume Bautista
Machines Christophe Beyler
Lumières Tangi
Régie son Frédéric Genoux

Du 6 au 29 mars 09
au Theatre Pierre Tabard-Lakanal
jeudi à 19h et vendredi à 20h45
attention: dimanche 29 mars à 20h

Nous avons conçu le projet de ces deux spectacles en alternance, mêlant répertoires classique et contemporain, afin de poser les bases d’un processus, d’une esthétique de mise en scène, qui prolonge le travail plastique et vocal que nous développons depuis la réalisation du Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa en 2006.

Sur le plan du contenu, deux pièces qui, a priori, n’ont rien en commun : Le Malentendu d’Albert Camus et Realitarium de Lydie Parisse. Si ce n’est que chacune parle de catastrophe, que chacune s’érige sur un arrière-plan de parabole, mais c’est à peu près tout.
La pièce de Camus, pièce de circonstance écrite en pleine occupation allemande, pièce désabusée par rapport aux déboires de la situation internationale et à l’horreur de la guerre, échappe au didactisme existentialiste par son absence de réponse, et superpose à la situation initiale du fait divers (deux serial " killeuses " liquidant les clients riches de leur hôtel) deux espace-temps autobiographique et mythique : le pays doré de l’enfance, l’Algérie, l’ailleurs rêvé ; la légende biblique du Christ à Béthanie entre Marthe et Marie, la perspective eschatologique d’un Christ recrucifié.

Realitarium traite aussi de catastrophe, mais c’est plutôt celle des médias, du pouvoir, dans un contexte de fable d’anticipation où le seul échappatoire semble la parole des poètes. Le public est invité à une réunion "Superwar" qui va être perturbée par un espace-temps hors-scène menaçant. Le spectacle sera précédé d’une visite de l’installation "parole trouée", mise en place en novembre 2008 pour Le Théâtre des paroles de Valère Novarina, et qui aura subi une évolution. Le propos demeure le même face à la parole : la " parole " comme valeur, comme noyau de résistance vivant et insondable, à faire entendre et non-entendre.
L’intérêt de la pièce de Camus, qui ne compte pas parmi les plus jouées parce qu’elle n’érige pas de figure exemplaire et reste sans message, c’est, outre la profondeur vertigineuse des axes de lecture qu’elle ouvre, qu’elle échappe au réalisme dans l’enchaînement des répliques de personnages, qui n’obéissent à aucun motif psychologique. Il n’y a pas vraiment de personnages, mais plutôt des " figures " - au sens symbolique du terme-, figures ambivalentes qui délivrent des messages paradoxaux, dans une sorte de "dialogue des voix discordantes", pour reprendre les mots de Claudel à propos de L’Echange.

Quant à Realitarium, elle repose sur un montage de voix, entre la voix humaine et la voix médiatique, qui fait des figures des créatures ambivalentes, à la fois doubles et hybrides, entre l’humain et la machine. Aux voix des personnages se mêlent des voix impersonnelles ou lointaines : voix préfabriquées de la machinerie médiatique et des hauts-parleurs qui nourrissent le " Realitarium " ; voix des poètes de tous les temps qui animent les "pneumas". Pièce à machines donc, pièce qui interroge l’interface humain-machine.

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